Prise en charge précoce en ergothérapie

Prise en charge précoce en ergothérapie

Les guides de pratique[i] le démontrent : une prise en charge précoce en ergothérapie peut améliorer le pronostic de retour aux activités habituelles. Demeurer actif est l’une des composantes clés pour une évolution favorable suite à une blessure.

Malheureusement, souvent, la personne blessée adoptera un comportement contraire comme mécanisme de protection en privilégiant le repos et l’arrêt des activités susceptibles d’augmenter les douleurs. Certes, en phase aiguë, ce mode de protection est approprié, mais trop souvent, ces comportements d’évitement deviennent prédominants et perdurent dans le temps.

Or, nous nous questionnons à savoir : pourquoi les patients ne sont-ils pas référés plus tôt en ergothérapie?

Dans le cas par exemple d’une lombalgie, dès la phase aiguë (0 à 4 semaines), bien que des exercices spécifiques et de renforcement ne sont pas démontrés efficaces à ce stade-ci[ii], conserver un mode de vie actif en respectant la symptomatologie plutôt que demeurer au repos contribue à l’évolution favorable de la condition[iii]. L’ergothérapeute devient ainsi un professionnel de choix pour encourager le patient à demeurer actif tout en le guidant dans la poursuite ou la reprise graduelle des activités habituelles. Afin de briser rapidement le cycle de peur-évitement, l’ergothérapeute pourra:

  • commencer un enseignement sur la condition et les principes d’hygiène posturale à adopter;
  • identifier des stratégies de gestion d’énergie et de douleur;

adresser plus rapidement les différents obstacles individuels ou environnementaux liés au retour à l’activité.

Ensuite, lors de la phase subaiguë (4 à 12 semaines), il est démontré que les traitements passifs (ex. : physiothérapie, massothérapie et ostéopathie) sont plus efficaces combinés avec des exercices et de l’éducation[iv].

L’ergothérapie, préconisant une approche active, devient ainsi un service complémentaire de choix à l’approche en physiothérapie. Afin d’améliorer progressivement les capacités préalables à la reprise des activités quotidiennes et de travail problématiques, l’ergothérapeute pourra :

  • Établir un programme personnalisé d’exercices fonctionnels gradués avec le patient;
  • Faciliter l’intégration progressive des différents acquis en simulant différentes tâches fonctionnelles.

De plus, l’ergothérapeute :

  • évalue les capacités de travail afin de présenter un plan qui respectera les capacités du travailleur tout en encourageant le maintien du lien en emploi de façon sécuritaire;
  • devient ainsi un allié important pour le médecin et l’assureur concernant le retour au travail.

Bref, en faisant la promotion de l’activité graduée dans le respect des symptômes douloureux dès le début de la réadaptation, l’ergothérapeute agit en amont afin de prévenir l’installation de facteurs psychosociaux qui ont été démontrés comment étant des facteurs de chronicisation de la douleur (ex. : peurs et croyances, catastrophisme, kinésiophobie) devenant des obstacles importants à la reprise des activités quotidiennes et productives.

L’équipe de Physiothérapie Boisbriand

Références :

[i] Direction de santé publique – Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. (2006). « Clinique des Lombalgies Interdisciplinaire en Première ligne (CLIP) ».

[ii] Van Tulder, M. W., A. Malmivaara, et al. (2000). “Exercice therapy for low back pain.” Spine 25(21): 2784-2796.

[iii] Hilde, G., K. B. Hagen, et al. (2004). “Advice to stay active as a single treatment for low-back pain and sciatica.” The Cochrane Database of Systematic Reviews 2.

[iv] Furlan, A. D., L. Brosseau, et al. (2005). “Massage for low-back pain.” The Cochrane Database of Systematic Reviews 2.